La RATP devient un acteur de la culture hydroponique.

La Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP) collabore avec l’association des Parisculteurs, qui se consacre à raccorder l’environnement et les espaces urbains. Comment ? En recyclant un maximum de toits à Paris pour en faire de véritables terrains d’agriculture.

La Ferme Lachambaudie.

Le toit de l’immeuble de la RATP à la Place Lachambaudie accueille progressivement sur 450 m², depuis mars de cette année, des courgettes, des tomates, des salades ou encore des fraises, du basilic, de la coriandre du persil, de la menthe ou du romarin. Légumes, fruits et autres plantes aromatiques sont ainsi cultivés sur les lieux (officialisé le 10 juillet) et ravitaillent non seulement les agents de la RATP mais aussi des professionnels de la restauration et des commerces locaux. La concrétisation de ce projet aura nécessité 32 500 euros, cela afin de disposer les différentes installations prévues pour assurer le maraîchage sur ce toit.

Aéromate : initiateur de l’hydroponie parisienne.

Pour inaugurer la Ferme Lachambaudie, plusieurs intervenants étaient présents aux côtés de la maire-adjointe de Paris Pénélope Komitès, notamment la co-créatrice d’Aéromate, société qui figure parmi les instigateurs de l’emploi de l’hydroponie à Paris : Louise Douillet. Aéromate a d’ailleurs remporté en 2016 le prix des Parisculteurs. L’entreprise a, dans ce cadre, eu la responsabilité de mettre en place les agencements nécessaires pour assurer le maraîchage de la ferme Lachambeaudie. Quant à la maintenance des installations, Aéromate recrute des agents qu’elle forme spécifiquement dans ce but.

Parisculteurs, pour une ville plus verte.

Le collectif associatif Parisculteurs est né grâce à l’initiative de Pénélope Komitès, maire-adjointe de Paris responsable des espaces verts, de la nature et de la biodiversité. Pensée pour mettre en place une véritable mutation de la production agricole en Île-de-France, l’association mise beaucoup sur la qualité que peut offrir les produits parisiens. Depuis sa naissance en 2016, Parisculteurs a fédéré de nombreuses entreprises à Paris. L’Opéra Bastille notamment devrait recevoir prochainement sur son toit une ferme maraîchère de 200 pieds de houblon. Les produits qui en seront issus fourniront diverses brasseries de la capitale. Ce projet permettra aussi de reconnecter davantage les agriculteurs d’Île-de-France avec les milieux urbains.

ferme lacchambeaudie

photo SEDP

L’hydroponie en résumé.

Cette méthode de culture est toute désignée pour une application en environnement urbain et immobilier. Elle consiste en une culture hors-sol, c’est-à-dire que les plants sont installés dans des pots chargés de bille d’argile pour subir un arrosage permanent d’eau contenant les nutriments et les sels minéraux requis pour leur croissance.

Tirer profit de l’hydroponie

En ayant recours à cette technique, on élimine d’emblée les dangers de souillure en rapport avec le sol, mais on gagne aussi énormément en productivité, surpassant largement les possibilités offertes par une culture traditionnelle : jusqu’à 3 à 4 fois plus, en perfectionnant la nutrition de plantes. Cerise sur le gâteau, l’hydroponie n’implique absolument aucun pesticide.  Grâce à ce rendement record, Aéromate et la ferme Lachambaudie peuvent sereinement envisager une production prévisionnelle allant jusqu’à 31 tonnes par an. Un objectif des plus ambitieux qui, s’il se concrétise, servira tout de même de preuve que la technique initiée l’an passé par la société est durable, de même que son modèle économique.

La RATP orientée vers l’agriculture urbaine.

On doit déjà quelques belles réalisations à la RATP dans le domaine de l’agriculture urbaine :

  • Une surface de 250 m² sur la terrasse du siège de la régie de transport avait ainsi servi à accueillir d’une part une cuve dédiée à la culture hors-sol, d’autre part un bassin à écrevisses et un poulailler. L’espace en question a été mis en place conjointement par l’Institut National de la Recheche Agronomique (INRA), l’Institut des sciences et industries du Vivant et de l’Environnement de l’université AgroParisTech, ainsi que le bureau d’expertise en agricultures urbains Exp’AU.
  • Cette initiative lancée en 2016 devrait servir de modèle pour des ateliers consacrés à l’horticulture, conformément à l’ambition de la RATP qui est d’atteindre les 4 hectares couverts de verdure en 2020.

Paris, en marche vers une ville encore plus verte

Du côté de Parisculteurs, l’objectif est même largement plus élevé avec 100 hectares à végétaliser répartis entre toits et murs de Paris. Ceci conformément à la même échéance évoquée précédemment : la fin de cette décennie. Prenant le contrepied des techniques prônées par la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) qui ne tiennent guère compte de leur impact sur l’environnement, l’hydroponie devrait devenir le modèle à suivre pour l’alimentation verte en ville.

Source : https://www.agoravox.fr

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